Le projet de loi sur la bioéthique, actuellement débattu à l’Assemblée nationale, est un sujet grave. Il engage l’avenir de notre société en même temps qu’il exprime et détermine une certaine conception de l’être humain. Chacun d’entre nous doit se sentir responsable de ce qui est en train de se décider.
Ces derniers mois, je me suis déjà exprimé, avec les évêques de France, pour mettre en garde les responsables de notre pays sur les inquiétudes que nous portons. J’ai aussi participé à plusieurs débats ou tables rondes à ce sujet. La Conférence des évêques de France a également pris la parole avec force lors d’un colloque sur la bioéthique, qui s’est tenu au Collège des Bernardins, à Paris, le 16 septembre dernier.
Je redis mon inquiétude quant à ce projet de loi sur la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules, qui porte atteinte à la filiation en organisant l’impossibilité légale d’avoir un père.
Je redis mon inquiétude quant à une société qui voudrait faire de la médecine, non plus seulement un moyen de soigner et de guérir, mais un moyen de fabriquer une humanité qui refuse sa fragilité et ses limites.
Je redis aussi mon attention aux situations de blessures et de souffrances des couples qui portent le désir d’avoir un enfant mais qui ne le peuvent pas par les moyens naturels. Je redis ma conviction qu’une autre forme de fécondité est possible pour ces couples.
Je redis mon espérance que, dans ces débats, au-delà des convictions confessionnelles, l’intérêt des enfants à naître soit toujours placé au centre. C’est la mission de l’Église de faire retentir le cri des petits et des laissés pour compte.
C’est pourquoi j’encourage les catholiques de notre diocèse à agir et à promouvoir une vision de l’être humain qui soit respectueuse de chacun et de l’avenir de l’humanité.
Il y a bien des façons de faire entendre sa voix et son inquiétude sur ces si graves questions. C’est à chacun de discerner, en conscience et selon ses disponibilités, le type d’action à mener : auprès de ses élus (députés et sénateurs) ou en manifestant le 6 octobre prochain ou encore par d’autres actions, avec audace et respect.
La vie est belle parce qu’elle ne se fabrique pas mais qu’elle se reçoit et se donne comme un trésor sans prix.
+ Stanislas LALANNE
Évêque de Pontoise